Formento & Formento

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Formento Formento


Photographe

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Le duo de photographes Formento & Formento nous fait l'honneur de répondre à nos questions. Rencontre avec une référence de la photographie contemporaine ! Il nous présentent en exclusivité certains visuels de leurs derniers shootings.

RC. Quel est votre ou vos parcours ?

Tomber amoureux de la photographie est une chose. Tomber amoureux en créant des photos, en est une autre ; et les deux nous sont arrivés. Je crois que la beauté surgit lorsque les gens prennent soin les uns des autres et réalisent les choses ensemble.

Richeille est une directrice artistique venue à Miami en 2015. Elle m’a "débauché de New York City » pour réaliser des reportages au nom de sa société. Entre nous, le "coup de foudre » fut immédiatement, professionnellement et personnellement. J’aime à dire que « Richeille travaille sur la précision et BJ sur l’ambiance. » Ainsi nous avons débuté ensemble dans le monde du commerce. Nous sommes vigilants aux détails, au glamour dans la coiffure et le maquillage, à l’intemporalité dans le style avec, à chaque fois, une touche subtile d’originalité ; apportant une qualité recherchée, mettant en scène une ambiance qui vous apaise comme dans un berceau mystérieux et entêtant.

RC. Comment la photographie est devenue votre métier ?

C’est parce je ne suis bon à rien d’autre ! Je ne peux pas peindre, ni dessiner et ma carrière de chanteur ne décolle pas ! Blagues à part, mon père était un photographe amateur et il a pris énormément de selfy au cours de ses 15 années dans la marine américaine et de magnifiques portraits de ma mère. J'ai grandi avec un appareil Minolta, des albums photos et des centaines de diapos kodachromes. Je me souviens avoir réalisé un projecteur avec une boite de chaussures et une lampe de poche. J’ai 5 frères et sœurs, nous avions donc une très grande table familiale. Je la recouvrais d’une couverture et organisais un diaporama du travail de mon père. J’ai donc pris conscience très jeune de la valeur émotionnelle de la photographie, de la façon dont elle connecte les gens, du langage universel non verbal et le plus important, du pouvoir que possède un photographe de vous transporter dans un monde complètement différent. J’adore la force de ce medium qui stimule l’imagination.

RC. Comment viennent vos idées créatives ?

Nous étions frustrés par ces documentaires sur la photographie et ces soi-disant mises en scène photographiques très ennuyeuses. Tout est calqué sur « un même moule » et manque de mystère. Ne me montrez pas à quoi ressemble un baiser ; montrez moi le ressenti de ce baiser !

Nos idées émanent de notre passé, de notre enfance, de nos cauchemars, et de nos moments joyeux. La façon dont nous voyons est façonnée par nos vies précédentes, les livres que nous avons lus, les films que nous avons vus, amenant la réalité de nos vies à la fiction de nos photos. Nous croyons que la collaboration entre nous et les modèles est très importante. Nous discutons toujours du sujet de nos thèmes avec nos modèles avant les prises de vue. Ils peuvent apporter leur propre interprétation à nos photos. Nous engageons naturellement le processus de cette façon.

RC. Quelles sont vos inspirations ?

Mon premier livre photo ne présentait pas tellement de photos. Je suis inspiré du journal de Edward Weston, un très grand photographe du 20ème siècle. Pendant plus de 15 ans, Edward Weston conserve un journal dans lequel il inscrit son combat pour se comprendre lui-même, la société et son médium. Rares sont les artistes qui écrivent à propos de leur vie, avec vivacité, intimité ou sensibilité. Et pour des raisons que je ne m’explique pas, j’ai été attiré par ses nus semblables à des poivrons, qui eux même ressemblaient à des coquillages. Aussi, cette idée que les images soient différentes et en même temps reliées les unes aux autres grâce à la vision de l’artiste fut pour moi une révélation.

Une autre influence très importante pour moi est le travail de Duane Michals. Contemplatif, confessionnel, comique, l’art de Duane Michals exerce une attirance qui transcende le travail conventionnel d’un photographe. Depuis le début des années 60, Michals a travaillé sur ce qui sort du champ de l’appareil photo. Il écrit dans les marges des impressions, crée des séquences d’images qui explorent les intangibles dilemnes humains (les doutes, la mort, le désir), et utilise les erreurs techniques, comme la double exposition ou le flou pour rendre un effet poétique. Richeille et moi-même sommes si heureux d’avoir été amis avec Duane. Nous avons partagé de nombreuses soirées dans sa maison de Manhattan ; il instillait toujours la notion que le devoir d’un artiste est d’évoluer et d’explorer.

RC. Quel est votre projet préféré ?

Ce sont Japan Diaries! Nous nous y sommes rendus au-moins 5 fois depuis 2013. C’est un lieu tellement fort sexuellement, et en même temps très strict sur la nudité. Nous avons été troublés tellement de fois que je ne peux pas les mentionner.

RC. Quel matériel aimez vous utiliser ?

« Le seul composant important d’un appareil photo est celui qui se trouve juste derrière. » Ansel Adams - La vraie seule lentille qu’il vous faut pour être un photographe exceptionnel, c’est votre œil. Cette remarque me fait sourire, parce que je suis comme Ansel qui se moquait de ceux qui sont obsédés par le matériel photographique.

RC. Auriez vous une astuce technique à partager ?

Jerry Saltz disait : "Faites de l'envie un ennemi". L'envie est au service des autres, couper la maintenant ou elle vous mangera vivant.e et vous rendra amer.e, coléreux.se, méchant.e, effrayé.e ; elle fera de vous une personne qui ne peut pas être généreuse, aimante ; cela vous conduira au cynisme et détruira votre art. En ce qui concerne le conseil technique, étudiez vos outils comme nul autre, puis oubliez qu'ils existent.

Formento & Formento - Backstages for Normal Magazine

RC. Avez vous des projets à venir ? expos / Shootings ?

Nous luttons dans ce nouveau monde, on nous a dit que nous ne pourrions pas mourir, mais nous connaissons quelqu'un qui a succombé. Nous nous réveillons pensant qu'il est nécessaire de créer, la créativité est une stratégie de survie ; elle est présente dans tous les os de notre corps et l'a toujours été. Quelles sont nos autres options ? être submergé par la tristesse de ne rien faire ? Darwin a dit que la survie dépendait de ceux "qui s'adaptaient le plus au changement."

Richeille et moi passons normalement l'hiver à voyager au Japon et dans d'autres pays asiatiques ; nous avions tout prévu pour le 1er trimestre 2020, mais après avoir entendu les nouvelles de la Chine en décembre dernier, nous avons décidé d'annuler nos plans et avons commencé à construire une ville miniature ici chez nous. Une pratique artistique très intime qui est plus interne, créer une scène à partir de rien plutôt que de chercher des endroits à l'étranger.

Cette série explore le mouvement #metoo à travers le monde. Cette ville de la faim représente les maux de la société. Nos femmes ressemblent aux géants endormis qui finalement se sont réveillés. Nous espérons que cette note vous sera utile, inspirante et instructive, ou que tout simplement elle vous remontera le moral que vous soyez isolés, en difficultés sociales, travaillant à domicile ou afin d'assurer le bon fonctionnement des services essentiels, l'Art continuera, comme il l'a toujours fait. Tout ce que nous savons, c'est que tout est différent, nous ne savons pas comment, mais ça l'est. L'inimaginable est maintenant la réalité. Les virus vont et viennent, mais l'art durera pour toujours !


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Redaction fabrice
Traduction Karine Robin

Note de l'auteur
Merci Bj & Richeille pour cet interview.

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