Rencontre avec Thibaud Debrou

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Le Stand'art


Créatif / D.A.

www.etsy.com/fr/shop/LeStandart




Graveur affichiste, Thibaud nous emmène dans le domaine de l'imprimerie et des arts graphiques. Parce que l'image a aussi vocation à être imprimée, gravée, linogravée ou lithographiée et bien sûr à être exposée !

RC. Peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Hello, je m'appelle Thibaud, j'ai 22 ans et je suis graveur affichiste. Mon quartier général, c'est Nantes City. Alors comment expliquer tout ça... j'ai fait 6 ans d'études dans le domaine des arts graphiques, ce qui m'as permis de lancer un projet il y a de ça 3 ans : le Stand'art, un stand artistique itinérant, porté sur les techniques d'impression artisanale (sérigraphie, linogravure, lithographie...). Grâce à ça, j'ai pu couvrir quelques événements et faire des rencontres intéressantes. Et enfin, j'ai pu trouver un métier que je pratique depuis un an et qui me passionne beaucoup. Je suis rentré dans l'atelier musée de l'imprimerie de Nantes où j'ai l'immense chance de me former en tant qu'élève de maitre d'art, ce qui consiste en l'apprentissage et le développement de toutes les techniques que je présentais sur le Stand'art, mais en plus sur de superbes machines vieilles d'un ou deux siècles, complètement steampunk ! Il y a des photos incroyables à faire dans ce lieu, avis aux photographes !

RC. Comment viennent tes idées créatives ?

Je dirais qu'il n'y a pas de secret et je ne serais pas le premier à le dire, c'est du temps, du travail, de la recherche. Le concept de veille graphique que j'avais appris pendant les études me sert beaucoup aujourd'hui pour trouver de l'inspiration ou même des styles graphiques vers lesquelles je souhaite tendre. Sinon pour mon travail, je l'oriente assez souvent vers la pop culture, le cinéma ; donc généralement les idées me viennent quand j'apprécie particulièrement une œuvre. Il arrive aussi, très très rarement, en allant me coucher (au moment où chacun se met à philosopher sur sa vie), au moment où j'ai quelques illuminations qui me viennent ... et j'adore ces moments là, qui me permettent de mettre quelques idées dans un calepin intitulé "À faire quand j'aurai le temps".

RC. Quel a été ton projet préféré ?

Tellement dure à dire... j'ai l'impression que chaque projet est plus intéressant que le précédent. Alors pour faire court, je dirais que le Stand'art est globalement mon projet préféré. C'est mon bébé, je veux le voir grandir, se développer le plus possible et donner la possibilité aux gens d'expérimenter les techniques que j'expose (je réalise des ateliers d'impressions qui plaisent vraiment sur les différents événements.)

RC. Quelle est ta méthode de travail ?

Comme je le disais précédemment, tout commence par de la veille graphique. Bien sûr j'ai déjà des idées dans un coin de ma tête, mais maintenant, il s'agit de les faire vivre dans un univers graphique. Il arrive souvent que j'ai une vision bien arrêtée du visuel que je veuille faire. Mais ce n'est pas automatique. Après je commence à faire quelques croquis noir et blanc que je vais emmener sur Photoshop pour faire quelques montages et essayer plusieurs compositions pour trouver celle qui me plait le plus. Avec cette base, je peux ensuite, à la table lumineuse ancrer mon visuel encore en nuances de gris et je colore tout sur Ps une dernière fois en corrigeant quelques petites coquilles, ou alors je grave le tout si c'est pour de la lino.

RC. Quelles astuces techniques pourrais-tu nous donner ?

Etant donné que je touche à plusieurs supports, il n'y a rien qui me viennent en particulier. Mais la réponse est souvent la même, se donner à fond dans ce qu'on aime. C'est souvent le temps qu'on passe qui nous fait progresser dans une technique, en tout cas c'est mon cas, notamment en linogravure. Le maître-mot serait "persévérez". Après, pour ceux qui n'ont pas cette patience, il y a bien une technique que je trouve particulièrement efficace en un rien de temps, c'est le collage ! Beaucoup le font aujourd'hui et ça rend des visuels très beaux, à mi-chemin entre photo et graphisme. On y obtient très vite des compositions agréables ou rigolotes et ça peux convenir aux amateurs qui veulent créer à petite échelle.

RC. Quels sont les artistes qui t'inspirent le plus ?

Il y en a tellement ! Mais je dois bien avouer que certains sortent du lot. Ceux justement dont leur art transpire le graphisme. Déjà, j'aimerais mentionner Yeahhh Studios, un couple de Parisiens qui redonnent vie à la culture Jap des années 80, avec style ! Dans le même esprit, mais plus détaillé, j'apprécie beaucoup le travail de l'illustrateur Paiheme. Coté impressions et couleurs, je mentionnerai Bene Rohlmann et l'atelier du Grand Chic (des Nantais yes !), et enfin, pour leur extrême précision en illustrations et en représentations du monde flottant, les Australiens Andrew Fairclough et Andrew Archer, des dieux vivants !

RC. As tu des projets à venir ?

Et bien oui, les projets ne manquent pas. Pendant ce confinement, qui tombait à point nommé pour moi, j'en ai profité pour attaquer une seconde édition, un peu théorique, qui traite du graphisme et de l'affiche dans le cinéma depuis les années 2000. Niveau expositions, vous pourrez me retrouver le week-end du 4-5 juillet à "l'Art de Faire" à Bressuire, où j'exposerais avec des amis qui ont tous leur univers bien à eux, très très cool. Et enfin, et ça, c'est encore un peu confidentiel, mais je serais sûrement à "l'Art est aux nefs" à Nantes, le premier week-end de septembre. Ce sera probablement le plus gros événement que j'aurais couvert avec le Stand'art et les "Escales" de Saint-Nazaire.


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Redaction fabrice
Traduction Karine Robin

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